Logement: les nécessités, la pertinence des choix, l’avenir de Champigny
Le déficit de construction de logements neufs est un problème majeur en France et ce d’une façon particulièrement aiguë dans la région Ile De France.
Il se crée dans notre pays, chaque année, 350 000 ménages qui doivent se loger dans un contexte de mobilité accrue, de décohabitation accrue, etc. Le manque de logement est particulièrement important en Ile de France où la crise frappe non seulement les couches sociales qui ont vocation à accéder au logement social et au logement très social mais aussi les couches intermédiaires car le logement intermédiaire manque particulièrement à Paris et dans la première couronne. Ceci concerne les familles dont les revenus sont trop élevés pour qu’elles aient droit à un logement HLM mais toutefois pas assez élevés pour qu’elles puissent supporter le coût exorbitant d’une location dans le privé à Paris ou en petite couronne.
Cet état de fait conduit ces familles à s’exiler de plus en plus loin de leur lieu de travail en très grande banlieue là où elles trouvent à se loger à des conditions financières supportables pour leur budget. Cet éloignement par rapport au lieu de travail se traduit par des phénomènes de fatigue et de stress dus à de trajets de plus en plus longs, par l’isolement et la rupture des liens sociaux. Cette « migration » forcée des demandeurs de logements a aussi des conséquences nuisibles sur l’environnement (diminution de surface de terres arables, recours de plus en plus nécessaires à la voiture individuelle) et économiques car cet éloignement de populations de plus en plus nombreuses des centres actifs de la métropole impose à la région des investissements lourds dans les transports et le réseau routier.
Il faut construire près du centre, il faut construire vite, il faut combiner toutes les sortes d’habitat locatif du plus social à l’intermédiaire sans négliger la possibilité d’offrir des possibilités à ceux qui souhaitent accéder à la propriété.
Car le logement social, le logement intermédiaire ne constituent pas forcément une fin. Il est nécessaire de favoriser aussi l’accession à la propriété de ceux qui le désirent à une étape de leur vie ce qu’on appelle le parcours résidentiel.
Le problème se pose à l’échelle de la région IDF et dans ce cadre régional il faut une politique de redistribution et de solidarités. La droite qui s’y oppose, elle refuse l’application de la loi SRU (qui fixe un taux minimum de logement social) dans la plupart des communes qu’elle dirige.
Les 10 communes de notre département qui comptent le moins de logements sociaux sont 10 communes dirigées depuis longtemps par la droite : Nogent sur Marne (11,90%), Saint Mandé (10,90%), Marolles en Brie (9,90%), Villecresne (9,60%), Sainteny (9,50%), Le Perreux sur Marne (8,80%), Vincennes (8,60%), Saint Maur des Fossés (7%), Perigny sur Yerres (5,50%) et Ormesson sur Marne (1,80%) alors que la moyenne départementale s’élève à 30,40% (Champigny sur Marne =39,50%).
La nécessité de se donner des outils pour résoudre le problème du logement en Ile de France a suscité un certain nombre de mesures. La création de l’’Établissement Public Foncier d’ Ile-de-France ( EPFIF) par décret n°2006-1140 du 13 septembre 2006 modifié par le décret n°2009-1542 du 11 décembre 2009 a permis de mettre sur pied un instrument efficace que la région met au service des communes pour juguler la spéculation foncière (quand les communes veulent s’en servir).
.Dans sa conférence de presse du 6 mars 2015 le Premier Ministre M. Manuel Valls a insisté sur son intention de renforce la mixité sociale entre les territoires en favorisant le logement
Les préfets disposeront désormais de pouvoirs pour délivrer des permis de construire au nom de 216 communes identifiées comme ne respectant pas le quota minimum légal.
Mais le gouvernement est décidé à passer la vitesse supérieure et a lancé une OIN (Opération d’Intérêt National)
Une opération d’intérêt national (OIN) est une opération d’urbanisme à laquelle s’applique un régime juridique particulier en raison de son intérêt majeur. L’État conserve dans ces zones la maîtrise et peut ainsi se substituer aux maires pour définir l’urbanisme, le type de logement et c’est l’état qui détient l’attribution du permis de construire.
Ce pouvoir discrétionnaire de l’OIN peut entrainer des difficultés là où les options choisies par l’état peuvent remettre en cause des décisions prises à l’échelle d’une commune, d’une structure intercommunale, d’un département. Nous y reviendrons un peu plus loin mais considérons d’abord l’ensemble du projet d’OIN (voir carte ci-dessous)
En rouge les OIN projetées
Une donnée saute aux yeux. Les zones dévolues au projet se situent pour la grande majorité dans la banlieue nord et la banlieue est. Ce choix est surprenant. On a souvent et à juste titre dénoncé les politiques successives qui ont privilégié le développement de l’emploi à l’ouest et le logement à l’est. Cela se traduit aujourd’hui par un déséquilibre, par la migration quotidienne forcée de millions de franciliens, des trajets longs, la surcharge du RER A, avec ses « incidents » et ses retards exaspérants. Même si à terme le prolongement du RER E (Eole) au-delà d’Hausmann Saint Lazare vers La Défense et au-delà vise à diminuer le trafic sur le RER A en offrant une autre possibilité de desserte E-O la résorbtion du déséquilibre logement-emploi entre l’est et l’ouest parisien est une nécessité.
Toutes les politiques doivent viser à rééquilibrer l’offre de travail et à développer les activités économiques à l’est. C’est l’esprit qui a prévalu lors de la mise en place du CDT des Boucles de la Marne (Contrat de Développement Territorial) mis au point entre Bry sur Marne, Champigny sur Marne et Villiers sur Marne. Dans ce CDT il est prévu que les terrains de l’ancienne VDO (Voie de desserte associée qui devait à l’origine relier les autoroutes A4 et A6) soient affectés pour 25% seulement au logement et pour 75% au développement d’activités économiques. Or l’OIN (figure 2) prévoit d’installer 7900 logements. Certes la zone en question ne concerne pas que Champigny. Il est question de 148 hectares englobant des surfaces sur Noisy le Grand, Bry, Villiers, Chennevières, Ormesson Sucy en Brie et certains évoquent même une extension vers Gagny au Nord.. Dans cette superficie Champigny n’entrerait que pour environ 10%.
Ce projet d’OIN nous concerne
Mais il est important que les préoccupations, les objectifs développés en commun avec nos voisins de Bry et de Villiers soient pris en compte en particulier celui d’un effort en faveur des implantations économiques créatrices d’emploi.
Il ne s’agit pas d’une opposition à la politique de construction du gouvernement. Il s’agit de discuter, de faire valoir les projets développés dans le CDT, et l’engagement pris de construction de 380 logements par an par Champigny. Il y a construire et construire. Il y a à Champigny et c’est important une prise de conscience que des blocks de nouvelles cités, de villes dans la ville constitueraient une catastrophe urbaine; cela cantonnerait définitivement notre commune dans un rôle de ville dortoir. Nous ne le voulons pas. Les constructions (nécessaires) à venir seront intégrées dans la ville, proches des gares ou assurées d’un rabattement vers les gares par un réseau de bus nouveau (dont certains en site propre).
La discussion doit s’engager et aboutir, entre la volonté du gouvernement et nos propres ambitions il doit y avoir un accord. Discuter les grandes orientations d’une politique avec les communes et les intercommunalités relève de la gestion démocratique et peut concourir à trouver les meilleures solutions.
Dans le cadre du Grand Paris, les travaux ont commencé sur Champigny . avec terreur, nous nous sommes aperçus que de superbes arbres ont été abattus.
Quel malheur !!!!
C’est toujours un malheur de voir abattre un arbre. Ces abattages étaient malheureusement nécessaires. D’autres devront avoir lieu sur l’Avenue Roger Salengro au niveau du chantier d’entonnement (séparation des lignes 15 Sud et 15 Est) c’est à dire vers le carrefour avec Aristide Briand.
Ces abattages sont nécessaires. Pour commencer les travaux de la gare de Champigny Centre et ceux de l’ouvrage dit d’entonnement il faut d’abord déplacer les réseaux enfouis (eau, gaz, électricité, cable, égouts) qui sont sous les trottoirs et pour ce faire il faut abattre des arbres. Le nombre d’arbres abattus a été limité au maximum.
Après les travaux du métro l’Avenue Roger Salengro sera non seulement remise en état mais profondément transformée avec plus d’espaces arborés, des pistes cyclables séparées de la chaussée, une priorité donnée aux transports en commun. c’est le projet du Conseil départemental.
Je comprends votre tristesse de voir ces arbres abattus mais le Grand Métro Express apportera de meilleurs conditions de transports et contribuera à faire régresser la circulation automobile et donc la pollution.
Svp, ne faites pas les mêmes erreurs avenue Salengro que dans l’avenue Jaurès !
Créez des parkings pour que les résidents puissent se garer, mais aussi pour que les automobilistes aient accès aux commerces.
Empêchez le stationnement en double file qui réduit la vitesse commerciale des bus.
supprimez l’arrêt de bus de la Fourchette de Champigny (vers Joinville)des 108/110 pour le remplacer par un système moderne qui donne la priorité au bus. Je rappelle qu’à l’heure actuelle, un bus qui s’arrête à cet arrêt est ensuite arrêté par deux feux rouge successifs, où est la priorité donnée aux transports en commun?
Il faut qu’une fois l’échange voyageurs terminé, le bus reparte en ayant le feu vert, et donc le feu au rouge pour les automobilistes.
D’ailleurs, postez-vous à cet arrêt, et vous verrez que le soir et les weekends en heure creuse, nombre de conducteurs ne desservent pas cet arrêt, mais préfère s’arrêter sur la voie routière pour effectuer le service voyageurs et ainsi ne pas être sanctionnés par les deux feux rouge qui coordonnent la sortie du bus de l’arrêt et qui l’arrêtent ensuite 10m plus loin.
Il est pourtant simple d’installer une temporisation du feu, pour que 20s après qu’un bus soit arrivé sur l’arrêt de bus, le feu voiture passe au rouge et le feu bus reste au vert, le laissant filer vers Joinville.
Créez des parkings avec les immeubles.
Dans l’avenue De Gaulle, nombre d’immeubles ne possèdent pas de parking, certes cela fait baisser le coût du bâtit, et donc le coût pour la commune et les futurs propriétaires/locaitaires, mais en banlieue beaucoup de gens ont encore une voiture, voire deux.
N’oubliez pas les piétons, il faut des trottoirs sans gêne pour notre circulation : pas de poteaux, pas de parkings motos, pas de dépôts de courriers La Poste, pas de bornes, pas de panneaux publicitaires (qui est posé devant un passage piéton nous cachant des automobilites, comme près du Speedy avenue Salengro).
Faites faire des études en prenant en compte dans le centre ville le piéton Suédois.
Le piéton Suédois est un piéton qui est intégré dès les études de déplacement avec une poussette et des sacs dans les mains.
Bouger en ville à pied, avec sa poussette, c’est le calvaire absolu, comme rue Denis, ou Gourévitch, où les trottoirs nous sont interdits !
Pensez utile.
Si vous faites un parc > mettez un arrêt pour les autocars ! (Le parc du Tremblay ne possède pas de parkings autocars, youpi)
Si vous faites une école > pensez à un arrêt dépose minute, à un pédibus, à un parking mixte prof/parents, à un parking pour le car scolaire
Si vous faites des terrains de sport > mettez-les sur les toits des immeubles.
Reportez-vous aux remarques du CDT, nombre de gens, non élus certes, y ont déposé de bonnes remarques sur l’urbanisation de la ville.
Et si vous faites des logements près des gares GPE, svp, intégrez le retard du GPE, qui sera d’au moins 2 ans, n’ouvrez pas les logements avant l’arrl’ouverture de la ligne sinon ça sera un bordel sans nom.
Pour le reste : écologie, urbanisme intelligent, citoyenneté, je vous renvoie vers les remarques du CDT et du Est-TVM.
Votre commentaire aborde beaucoup de problèmes un peu en vrac. Je vais toutefois essayer de répondre aux principales questions soulevées dans l’ordre où vous les posez
1/ à propos des parkings. Les sociétés construisent un nombre de parkings disponibles pour les locataires conformément à la loi. Une enquête faite auprès des bailleurs sociaux montre qu’un pourcentage important des parkings reste non utilisé. Il semble que la raison soit le prix trop élevé des locations. Il est souhaitable que les bailleurs revoient ces prix à la baisse car finalement il vaut mieux louer un parking à moitié prix que de le laisser inutilisé car dans ce cas il ne rapporte rien du tout.
Toujours pour le stationnement une étude sur Salengro et les rues adjacentes vient de montrer que 75% des véhicules stationnaient moins d’une heure. Il est donc possible de mettre ce secteur en zone bleue pour chasser les voitures ventouses et offrir plus de place.
En ce qui concerne les stationnements minute devant certains commerces où on reste peu de temps (les boulangeries par exemple) c’est une bonne idée.
Le stationnement en double file sera en pratique impossible sur l’Avenue Salengro rénovée car il y aura (selon le projet en cours d’élaboration) qu’une file dans chaque sens et 1 structure centrale infranchissable.
D’une façon plus générale il faudra que pour le stationnement comme pour la circulation les gens prennent l’habitude de ne plus utiliser leur voiture pour de courts trajets :la marche à pied et le vélo sont des solutions aisées et saines pour les déplacements de proximité (courses, emmener les enfants à l’école etc).
2/ arrêt de bus une refonte est en cours d’étude qui donnerait la priorité aux bus dans l’attente aux feux
3/ piétons et trottoirs Je suis d’accord avec vous nos trottoirs sont trop encombrés et il faudrait les dégager de certains obstacles mais en même temps on est contraint de mettre en place des potelets métalliques et des arrêtoirs en béton pour empêcher le stationnement sauvage des automobiles sur les trottoirs. Il faut que la notion du partage de la rue entre tous soit développée et que régressent certaines pratiques consistant à garer son véhicule sous ses fenêtres sur le trottoir, obligeant les piétons à descendre du trottoir alors qu’à 100m il y a des places libres.
Dans le cadre des CdT comme celui qui nous concerne, j’espère juste que ce nouveau découpage du territoire ne dispensera pas des villes comme Chennevieres de leur obligation de construction de logements sociaux.
Ne pourraient ils pas profiter du taux élevé de Champigny pour affirmer qu’on arrive à une valeur raisonnable sur le territoire du CdT? Et ainsi se dédouaner de cette obligation?
A l’origine le CDT devait comprendre 4 communes Bry sur Marne, Champigny sur Marne, Chennevières et Villiers sur Marne.
3 de ces communes satisfont aux obligations de la loi sur le pourcentage de logements sociaux :
Champigny (39,5%), Villiers sur Marne (28,9%) et Chennevières (25,4%). Seul Bry (15,0%) ne respecte pas les obligations de la loi.
Le contrat de CDT prévoit que les constructions à venir se feront proportionnellement à la population.
La ville de Chennevières a été réticente sur ce point et a demandé des explications complémentaires. Les choses en sont là du coté de Chennevières et il faudra attendre les résultats de l’élection municipale organisée en mai 2015 (suite à annulation de celui de 2014) pour connaître la position de Chennevières. Pour le moment le CDT avance avec les 3 communes de Bry , Champigny et Villiers. La signature du contrat devrait avoir lieu le 1er juin 2015